QG du gang Green Hat

Bienvenue chez la Compagnie de Télésièges Green Hat!

A votre service de 8h à 22h, toute la semaine, sauf Dimanche et Jours fériés.

Unvaste réseau de câbles, accrochés aux ponts aériens de ces Bourgeois d'en Haut, et un ingénieux système de poulies et de gros bras qui font tourner le tout, vous offent la possibilité de vous rendre aux principales zones de la ville, après un agréable voyage sur un confortable banc volant.

10 Rubis l'aller.

Faîtes nous confiance!

Après tout, nous sommes les dignes descendants d'un élu vêtu de vert, celui dont parle la Légende...


Voilà ce qu'on pouvait lire sur la grande affiche placardée sur le mur sale d'une vieille bâtisse. Qui était encore dans un bon état tout relatif.
Juste à côté, sous une petite ombrelle un peu trouée, se trouvait un maigre homme tout de vert vêtu, endormi et bavant sur son comptoir. Les affaires ne marchaient pas fort en cette fin d'après-midi...
Derrière les lourdes portes de chène fissurées de la bâtisse se tenait le QG du gang Green Hat.

L'intérieur ressemblait étrangement à un manoir princier vaguement entretenu. Les teintures aux murs, toutes dans différentes nuaunces de vert et de violet n'étaient presque pas trouées, du moins pas plus que les tapis. Un grand escalier central, situé dans l'entrée, menait aux étages réservés aux gradés du gang. Les sous-fifres dormaient dans l'écurie.

Un des chefs du renommé gang venait justement de rentrer d'un rendez-vous d'affaire.

"Foutue vieille peau cramoisie! Elle s'imagine peut-être qu'elle peut me tenir tête, avec sa bande de gamines mal dégrossies?!"

Il se dirigea à grands pas énervés vers le salon principal, et envoya valser son chapeau, sa canne et son manteau vert dans un coin, qu'un sous-fiffre entraîné rattrapa au vol. Puis dans un soupir exaspéré, il s'effondra sur un large fauteuil de cuir rapé.
C'était un hylien plutôt jeune, une vingtaine d'années, avec une tignasse bien fournie de cheveux noirs de jais qui se dressaient sur sa tête. Ses yeux étaient d'un vert pâle, tellement pâle qu'ils en étaient effrayants.Tout son visage était comprimé de contrariété.

"Alors, Amaury?"

Le jeune homme sus-nommé se leva d'un bond. Son père venait de faire son apparition, imposant dans son costume vert sombre, tout droit sorti d'un tailleur de la Haute-Ville.

"As-tu fais signé le contrat de 'protection' à cette vieille tête de mule de Mama San?"

Amaury se tendit imperceptiblement.

"Jusqu'à présent, j'ai préféré éviter la violence mais-"

"Donc tu n'as pas réussi..."

La voix de l'homme était glaciale de mécontentement. Il s'assit lentement sur un fauteuil en face de son fils, et s'alluma un cigare qu'il piocha dans une boîte sur la table basse.

"Père! Demain j'y retourne avec nos plus sadiques subalternes, et je lui ferais signer ce contrat par la force, dussè-je égorger sous ses yeux toutes ses filles une par une!"

Un léger sourire passa sur les lèvres du père.

"Je l'espère bien, fils... Je n'aime pas être entouré d'incapables... mais assied toi, nous avons à parler."

Le jeune homme s'éxécuta prestement. Il s'étonnait de s'en tirer à si bon compte.

"As-tu entendu parler de ces meurtres de filles de joie, ces derniers temps?"

"Oui, naturellement...pourquoi?"

"Aurais-tu une idée du ou des meurtiers?"

Les yeux trop pâles d'Amaury s'agrandirent d'étonnement.

"Pour tout vous dire, Père, je croyais que c'était nous..."

"Te voilà bien naïf, fils. Nous ne sommes pas les seuls en Ganoncity... tu as tendance à nous penser comme l'unique gang de la ville. Que vais-je faire d'un héritier aussi tristement idéaliste?"

Il envoya un rond de fumée en l'air. Le jeune homme se contracta; il cumulait les bourdes.

"Ces meurtres me contrarient, vois-tu. Etre témoin de la disparition progressive de notre source de revenu ne me plait guère... Je n'aimerai pas que cela dégénère..."

Le père se leva lentement et écrasa le bout de son cigare dans un vieux cendrier fêlé.

"Je compte sur toi..."

Et il sortit par là où il était entré.
Amaury soupira. Il subissait beaucoup de pression ces temps-ci... Se levant avec lassitude, il se dirigea vers les salles d'entraînement.
Etablir une stratégie d'attaque avec ses sous-fiffres allait être hautement nécessaire... Il n'avait pas oublié le sale petit blond qui avait osé l'étrangler...

OoOoOoO

Amaury sortit de ses appartements, encore plus épuisé que lorsqu'il y était venu s'y coucher. D'horribles cauchemars étaient venus le hanter toute la nuit, dont un où un horrible cornichon mutant avec une épée avait essayé de le trucider, alors qu'Amaury était lui-même déguisé en haricot avec des porte-jarretelles.
Les cheveux dans leur éternelle coupe pétard, la bouche pâteuse, il traîna des pieds dans le couloir qui menait au grand escalier principal, resserrant sa ceinture verte sur ses hanches.
Deux bonnes gifles pour se réveiller et quelques marches plus tard, il se plaça bien droit devant les subalternes qui traînaient dans l'entrée en baillant. Il était quand même tôt.

"GAAARDE A VOUS!"

Aussitôt, les petits soldats se rangèrent en rangée parfaite, le bout des doigts de la main droite sur la tempe.

"Messieurs, bonjour. J'espère que vous avez bien assimilé la stratégie que je vous ai exposée hier... ou vous risqueriez de le regretter."

Quelques visages se crispèrent chez les sous-fiffres. Le gang Green Hat était connu pour sa cruauté envers leurs ennemis... comme au sein de leurs propres rangs. Ils risquaient tous leur tête.

"En route!"

Et sans plus d'explications, Amaury ouvrit grand la porte du QG et sortit dans un claquement de la grande cape verte qui tournoyait derrière lui. Affrontant la fraîcheur du matin, les petits soldats partirent à sa suite.
ça allait saigner...

C'est un Amaury plutôt content qui déboula au QG, accompagné de sa suite.

"Père! Pèère! Je l'ai, votre contrat! Signé par Mama-San elle même!"

Aussitôt une porte grinça, et un homme d'une cinquantaine d'années, à la stature imposante et au regard encore plus froid que celui de son fils, entra. Amaury soupçonnait son père d'avoir fait construire plein de passages secrets juste pour se faire le plaisir de surgir derrière lui et lui faire peur.

"Ce n'est pas trop tôt..."

La voix glaciale du paternel refroidit sensiblement l'enthousiasme du jeune homme. Le père attrapa sèchement le contrat et y jeta un bref coup d'oeil. Puis il aperçut la fille attachée au milieu des gardes.

"Je vois qu'on s'autorise de petites folies...?"

Amaury eut un sourire crispé.

"Eh bien... c'est par sécurité... vous comprenez que si jamais elles-"

"Je me fiche de tes excuses. Kidnapper cette femelle était parfaitement inutile, et nuit à la productivité de l'entreprise."

"Mais Père! Vous m'avez toujours dit de prendre des ota-"

"Le profit est le plus important, imbécile! Va immédiatement remettre cette chose où tu l'as trouvée! Et vous autres, sortez d'ici, vous salissez le tapis. "

Le père, avec son éternel masque d'indifférence plaqué sur le visage, darda son regard polaire sur son fils qui ne savait plus où se mettre.

"Tu me déçois, fils. Heureusement que j'ai encore quelques années à vivre, avant de voir le jour craint où je devrais te léguer les rennes de ce gang... Peut-être devrais-je les laisser à ta pauvre soeur...?"

Et l'homme repartit par là où il était arrivé, laissant derrière lui un lourd silence.
Amaury repira profondément en fermant les yeux. Faire la comparaison entre lui et sa soeur était une insulte difficilement supportable.

"Qu'est ce que vous regardez, bande d'abrutis? Vous n'avez pas entendu mon père? Sortez immédiatement!"

"Mais monsieur... et la fille....?"

Amaury jeta un regard craintif sur la porte qui s'était refermée sur son père.

"Euh... montez-la... dans la chambre de Nane... Discrètement! Et ne faîtes pas ces têtes-là, j'en prend l'entière responsabilité... Mais dépèchez-vous, sombres crétins!"


L'ordre fut exécuté.
Quand tout fut silencieux, Amaury grimpa les marches de l'escalier principal et entra doucement dans la chambre de sa soeur. La gavalie était assise sur un petit lit, toujours attachée et baillonnée, et dardait ses prunelles oranges et furieuses sur le jeune homme.

"Me regarde pas comme ça... bon sang..." chuchota-t-il, sérieux.

Il s'approcha, se plaçant debout face à elle.

"Je pouvais pas te rendre... pas tout de suite..."

Délicatement, pour ne pas lui faire trop mal, il lui ôta le baillon de la bouche. Mais pas ses liens.

A peine le baillon enlevée Souk se mit à hurler:
"Sale petit voyou de pacotille!!! Espèce de traitre à la solde de Ganondorf!!! Attaqueur de jupon et de culottes courtes!!!"

Pas de chance pour le jeune Amaury, Souk n'était pas le genre à se laisser taire par la peur.

Horrifié par le volume de voix particulièrement élevé de la demoiselle, Amaury plaqua à toute vitesse sa main sur la bouche de Souk.

"Mais arrête, t'es complètement folle! Tu veux que mon père arrive et nous écratèle tous les deux?"

Il lança un regard franchement terrifié à la porte de la chambre. Bon sang, pourquoi est-ce qu'il prennait autant de risques sous le toit même de l'un des plus sanguinaires chefs de Ganoncity? Les rumeurs avaient toujours un fondement de vérité...

"Ecoute, ne me fais pas regretter de t'avoir enlevé ton baillon. Tu ne gagneras rien à hurler, sinon à raccourcir ton espérance de vie. C'est clair?"

Doucement, il enleva sa main. La petite garce avait d'ailleurs essayé de lui déchiqueter la paume. Il s'essuya la main sur le drap du lit et s'assit à côté de la jeune fille, l'observant de profil.

"Tu t'appelles comment au fait...? Hum, moi c'est Amaury... et euh..."

Soudain il se lava d'un bond et plaqua son oreille contre la porte. Qu'est ce que...? Ouf, juste une domestique qui passait dans le couloir... Il devenait complètement parano. Des gouttes de sueur parlaient sur son front, et il était en état de stress maximum.

"Bon, je n'ai pas de temps à perdre, chuchota-t-il à toute vitesse. Ce n'est qu'une question de jours avant que mon père ne me déshérite, me flanque à la porte et choisisse l'un de ses conseillers comme successeur. C'est ce qu'ils espèrent tous, les salauds. Personne n'aime mes méthodes d'enfant de choeur.... ne me regarde pas comme ça, je peux te jurer que je suis le moins sadique des chefs!"

Il revint s'asseoir à côté de la demoiselle, le regard braqué sur la porte, à l'affût du moindre bruit suspect.

"Ce gang jadis respecté pour sa justesse, est devenu une grosse entreprise qui ne cherche qu'à s'enrichir, poursuivant sans doute le but secret de racheter leur liberté... Mais tu vois, racheter sa liberté, ça ne sert à rien... Il n'y a plus rien dehors, Hyrule n'est plus qu'une terre rasée... Enfin, c'est ce que j'ai entendu de la bouche d'un vieux voyageur. Le seul espoir serait de s'exiler à Termina, mais il paraît que la plupart des troupes de Ganondorf guerroie là-bas..."

Il reporta son regard sur la gavalie, étrangement calme
(je sais, ça colle pas avec son caractère... mais on va dire qu'elle n'est pas idiote. Je précise qu'Amaury est un indécrottable utopiste, plein d'idéaux merveilleux et irréalisables).

"Alors notre unique chance est de rendre Ganoncity un peu plus vivable. Arrêter d'aspirer la moindre richesse des habitants qui n'ont rien demandé d'autre qu'on leur foute la paix. Et pour cela... soit le gang doit être dissous, soit je dois m'emparer de force de mon héritage, et instaurer une certaine justice dans cette ville de fous."

Lentement, il poussa Souk pour la mettre dos à lui, et commença à défaire les liens qui lui enserraient les poignets.

"Rassure-toi, je ne vais rien te faire... enfin, si c'est le cas, je te payrai HEM... je vais te ramener chez toi. J'aimerais que tu fasses passer mon message à ta petite famille. Je sais que Mama-San ne me porte pas dans son coeur après tout le harcèlement que je lui ai fais subir, mais... je sais qu'elle a assez de haine et de caractère pour vouloir démanteler Green Hat, et donc m'aider contre mon père. Peut-être n'es-tu pas obligée de dire que l'idée vient de moi..."

Les liens étaient à présent complètement défaits, Souk était à présent libre de ses mouvements.
(désolée de l'avoir rendue muette tout ce temps xs)

(Pas de problème !!!)

Souk regarda le jeune homme de haut en bas, il avait l'air honnête. Mais entre ce que les gens paraissent être et ce qu'ils étaient il y avait une forte nuance, et Souk le savait. Cependant un sourire lui vient, il était aisé de savoir s'il était honnête ou pas, et Souk savait pertinament comment.

D'un geste doux et maîtrisé elle avança sa main sur la cuisse du jeune homme:

"Nous avons bien un peu de temps avant de me ramener, non? Et puis vous n'allez pas m'enlever pour rien?...........Mon nom est Souk..."

Son sourire et son regard se firent plus insistant, elle avança encore un peu sa main, désormais tout son corps se penchait vers le jeune homme. Les lèvres maquillées de Souk étaient tout proche de l'oreille d'Amaury:

"Alors comme ça on veut démenteler la grande "Green Hat", comme c'est intéressant? Parle moi en encore....."

Sauf que parler, le jeune homme allait avoir du mal face aux baisers que commençait à lui infligé avec une fougue maîtrisé, la jolie Souk.

*wo putain*

Les pommettes d'Amaury se teintèrent d'un magnifique rouge tomate. il ne s'attendait pas vraiment à autant d'authousiasme de la part de la gavalie... même si, secrètement, il l'espèrait, ARGH, qu'est ce qu'il devait faire..?

"Euh... Souk... Je... a-arrête..."

Du plat de la main, il essaya de la repousser, mais la demoiselle était un peu trop douée pour que son geste soit franchement motivé. Demoiselle qui était à présent complètement allongée sur lui.
Alors que son cerveau commençait à se noyer dans diverses hormones et ordonnait à Amaury de répondre aux sulfureuses avances, un craquement sonore se fit entendre de l'autre côté de la porte.
Amaury sursauta violemment, cognant la tête de Souk.

"Monsieur... Monsieur votre père est de retour..."

Amaury respira à nouveau. Ce n'était que le subalterne qu'il avait placé en vigie.

"..M-merci Ni-Jyu.."

Le jeune homme se retourna vers Souk.

"Bon, le temps presse. Ni-Jyu va te raccompagner chez toi, d'accord? fais comme je t'ai dis, et je ferais en sorte qu'il ne vous arrive rien, à toi et aux gavalies. Allez!"

S'éloignant de la Souk pour calmer ses bouffées de chaleur, il alla ouvrir la porte à son subalterne.

"Vous passerez par le passage n°3 et vous ferez un détour par l'avenue des Pendus. Vite!"

Souk fut franchement déçu que ce maudit subalterne vienne perturbé son petit manège. D'un côté son "camarade de jeu" avait l'air d'avoir du mal à relever le niveau.

Elle se releva s'assit sur le lit et fit mine de se recoiffer:

"J'espère pour toi qu'il n'arrivera rien à Mama et à mes soeurs! Tchao Bello!"

Elle lui lança un signe de la main sans même le garder et partie aux bras du subalterne avec le plus profond dédain pour Amaury.


----> "les gavalies de la sorgues"